La peur du rejet et l’abandon : Comment s’en sortir ? Partie I

La peur du rejet et l’abandon sont les pires craintes de la majorité des êtres humains. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas été coopté dans l’amour de vos parents. Pourquoi ? Parce que vos parents ne s’aimaient pas eux-mêmes, ni réciproquement. Pourquoi ? Parce que leurs propres parents ne les ont pas aimés. Pourquoi ? Parce qu’on ne leur a pas appris. Pourquoi ? Parce que les siècles précédents ont fait croire aux parents qu’il fallait être des pourvoyeurs pour être de bons parents : un toit sur la tête, des habits sur le dos et de la nourriture dans l’assiette des enfants. Est-ce que cela suffisait ? Non. Pourquoi ? Parce qu’un enfant, pour développer confiance, estime et autonomie, doit recevoir, en plus des soins déjà évoqués, reconnaissance, affection et protection.

Dans cette partie I, décortiquons ensemble cette peur du rejet et de l’abandon pour en comprendre le mécanisme et dans la partie II, vous découvrirez les solutions afin de l’enrailler et vous en débarrasser.

Nous naissons seul et nous mourrons seul : la naissance autant que le décès sont des grands sauts dans le vide. Bébé ne sait pas plus ce qui lui pend au nez en naissant que Pépé et Mémé en mourant. Bébé, extrait de son petit nid douillet, sera « déplié » (fini la position du fœtus !) et exposé (au sens propre comme au sens figuré) à la réalité : ses parents et le reste. Quand à Pépé et Mémé, aucune idée de leur destination si ce n’est que certains prient pour retrouver leur conjoint quand d’autres prient pour l’inverse. Bref, c’est l’inconnu en arrivant comme en repartant. Cependant, en arrivant, nous sommes censés avoir un comité d’accueil prévenant, bienveillant, heureux de notre arrivée et qui nous guidera vers notre confiance, estime et autonomie. Assurant notre sécurité, notre survie et notre développement, papa et maman veillent sur nous en nous aimant et en nous cajolant : quoi de plus naturel. Adopté, coopté, enveloppé par l’amour dans lequel baignent nos créateurs, nous n’avons plus qu’à grandir en suivant le parcours fléché : les valeurs sont inculquées, la vie est enseignée et la reconnaissance, l’affection et la protection sont prodiguées à foison. Nous deviendrons des adultes capables de gérer leur propre vie, de prendre des décisions, de fonder un foyer et construire une famille en même temps qu’une carrière professionnelle, pour subvenir au besoin des enfants. Si, si, ça existe ! Certains ont eu la chance d’avoir de tels parents.

Mais quand vous arrivez dans la vie de vos parents tel un jeune chiot dans un jeu de quilles, parce que pas attendu, pas désiré ou simple résultat d’une programmation de la société (il faut avoir des enfants !), ça s’annonce plutôt mal. Le grand saut vous propulse dans l’ignorance de deux êtres qui n’ont aucune idée de la façon de prendre soin d’un bébé, puis d’un ado qu’il faudra ceinturer quand il fera sa crise et d’un faux adulte qui ne saura pas comment gérer sa vie. On vous aura abandonné à la naissance, votre rôle n’étant pas prévu dans le scénario, on vous aura gardé mal gré (oubliant le bon gré), l’un des deux parents ne voulait pas de vous, on vous aura fabriqué parce que c’est comme ça qu’on fait : on procrée sans comprendre pourquoi. L’amour n’est pas au programme dans cette série télévisée qui va de drame en drame. Plus vos parents vous rejettent, plus vous paniquez et plus vous essayez « d’inexister » pour ne pas déranger, pour leur plaire ou encore vous faites les 400 coups pour juste être vu avant d’être frappé. Vous avez fait le grand saut, mais personne n’était là pour vous rattraper et vous courez désespérément après le comité d’accueil inexistant. On ne veut pas de vous et on vous laisse grandir dans un coin de la pièce, rejeté et abandonné dans votre désert affectif. Ce désert, vous le traversez, de plus en plus terrifié au fur et à mesure que vous grandissez : le vide qui vous habitait, petit, devient un gouffre béant quand vous êtes grand. Ce que vos parents vous ont fait (ou plutôt pas fait) devient une terreur irraisonnée : ils vous ont rejeté et abandonné et, pire, ils le font encore, passé quarante ans. Quand vous vous approchez de trop près, ils vous utilisent ou vous repoussent, vous insultent, vous humilient ou vous ignorent. Encore le rejet et l’abandon qui frappent à votre porte. L’étape suivante, après les parents qui ont loupé leur coup, c’est d’espérer en les amis, puis les relations affectives. St-Exupéry l’a écrit dans Le Petit Prince : la personne qui vous apprivoise, pire, qui vous donne la vie, se doit de vous donner tous les soins appropriés. Loupé ! Vous vous agrippez donc à votre entourage comme à un radeau, vous espérez trouver votre moitié (moitié que vous êtes de votre côté au lieu d’être entier) et si certaines personnes entrent dans votre vie, vous êtes un tapis sur lequel on peut marcher pourvu qu’on vous aime. La prostitution plutôt que vivre à nouveau le rejet et l’abandon : vous y sacrifierez votre corps, votre cœur, votre porte-monnaie, vos valeurs, vos pensées, votre libre-arbitre. Pourvu qu’on ne vous rejette ni ne vous abandonne. Retombant dans vos chaussures d’enfant terrifié dès que quelqu’un menace de vous repousser, vous vous revoyez dans le coin de la cuisine, si petit que vous ne voyez pas au-dessus de la table, avec des parents indifférents ou insultants qui n’ont pas réussi à vous aimer. Parce que vous n’êtes pas aimable ? Non. Parce qu’ils ne savent pas aimer.

 

Vos parents ne vous aiment pas ? Rejet et abandon !

Vos amis ne vous appellent pas ou ne répondent pas assez vite à vos textos ? Rejet et abandon !

Vos enfants ne vous aident pas dans les tâches ménagères (parce que vous ne leur avez jamais demandé) ? Rejet et abandon !

Votre patron ne vous félicite pas, pire, il vous en demande plus ? Rejet et abandon !

Personne ne vous a invité à une soirée le vendredi et le samedi soir ? Rejet et abandon !

Vous allez passer le week-end seul ? Rejet et abandon !

Votre partenaire vous quitte ? Rejet et abandon !

Un « ami » vous vire de son Facebook ? Rejet et abandon !

Vous passez les fêtes de fin d’année seul ? Rejet et abandon !

Personne ne vous appelle pour votre anniversaire ? Rejet et abandon !

Vous êtes au service de tout le monde, mais personne ne vous aide quand vous en avez besoin ? Rejet et abandon !

Vous n’êtes jamais invité quand il y a une fête ? Rejet et abandon !

Votre fiche n’intéresse personne sur les sites de rencontres ? Rejet et abandon !

Vous avez passé une nuit avec un(e) presqu’inconnu(e) qui ne vous a plus jamais rappelé ? Rejet et abandon !

On vous dit « non » ? Rejet et abandon !

Votre chien ne vous fait pas la fête quand vous rentrez ? Rejet et abandon !

Votre chat vous snobe ? Rejet et abandon !

Vous n’avez pas d’amis ? Rejet et abandon !

Personne ne vous aime ? Rejet et abandon !

Personne ne vous voit ? Rejet et abandon !

Tout n’est que rejet et abandon et le fait d’être persuadé que c’est tout ce que vous vivrez jour après jour inscrit un message qui incite à vous rejeter, dans votre site Internet subliminal (vos auras) : il y est indiqué, en grosses lettres : « Rejetable et abandonnable . Allez-y, ne vous gênez pas ! ». Donc, on vous rejette et on vous abandonne… Voilà ce qu’est une mauvaise programmation.

 

Vous voulez en sortir ? Les solutions mercredi prochain ! Pas question que je vous abandonne sur ce coup-là !

 

 

 

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